Un sujet à plusieurs ? [Cléa & Lukas]

Je sors de mon cours d'art, les bras ballants et les yeux rivés vers le mur du couloir. Je ne comprenais pas pourquoi la professeure tenait tant à nous faire travailler en groupe. Au fond c'était seulement pour qu'on se fasse des amis et j'en étais sûre. Je regarde mes pieds un instant, sentant les autres élèves sortir. Certain se parlaient et je sentais le léger courant d'air qui se formait à leurs passages. Cela le fait frissonner et je décide de sortir dehors prendre l'air un instant.

Mon père disait toujours " l'appel de la nature est plus fort que tout ". C'était peut-être vrai dans un sens car je me retrouve une fois encore près de par-terres de fleurs. C'étaient ceux de l'internat mais je les trouvais tout de même bien entretenus.
Je souris un long moment en retrouvant une par une les races de chacune et lève mes yeux en apercevant une ombre au dessus de moi.

C'est celle de Lukas, un garçon de la même classe que moi et qui fait parti de la même option. Je le zieute un instant et me lève soudainement sous un élan de génie. Le projet d'art à plusieurs, pourquoi ne pas le réaliser avec lui ?

Je l'interpelle soudainement, je le dois !
- Lukas !
C'était mon unique choix, une carte joker. C'était avec lui que je devais faire ce projet, j'en suis certaine.
Je me redressais un peu, toussotais et tapotais mes genoux pour retirer la terre qui s'y était déposée.
Je lui souris légèrement et le regarde pour ensuite remettre mon chapeau.
- Le projet en groupe, sur la 3D et les reliefs. Est-ce que ça te dit de le réaliser avec moi ?
Je m'étais lancée. Peut-être qu'il ne serait pas d'accord mais au moins.. Je me suis lancée !

Je sers doucement mes poings contre moi, cela faisait longtemps que je n'étais pas venue de mon plein gré vers quelqu'un..

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Une nouvelle tête amicale

Lukas soupira en attrapant son sac alors que les autres élèves sortaient de la classe d'Art. Pour commencer l'année, la prof voulait absolument qu'ils fassent un projet en duo. Quelle idée stupide... Pourquoi faire un travail à deux alors que l'on était mieux servi que par soi-même ? Le garçon sortit de la salle de classe, les pieds traînants. Avec qui pouvait-il se mettre ? En réalité, il avait bien repéré Austin qui se trouvait dans la même classe artistique que lui, mais il n'avait pas montré son intérêt envers le brun. Et ce dernier ne ferait pas le premier pas. C'était déjà un exploit qu'il ait pu discuter avec lui à son arrivée! Il se débrouillerait donc plus tard.

A cet instant, il avait juste envie de griller une clope ! Le jeune traversa le couloir, puis l'entrée avant de remarquer qu'une des élèves avait un paquet de cigarettes rangé dans la poche de son jean moulant. Lukas se mordit la lèvre, regarda autour de lui pour être sûr qu'on ne le regarde pas, et bouscula -malencontreusement- la blonde. Au même moment, il glissa discrètement sa main jusqu'à la poche qui contenait son butin, et l'attrapa. Il fit un tour sur lui-même et fit face à la jeune fille.

- Pardon, s'excusa t-il faussement avant de lui tourner le dos et de se mettre à marcher rapidement.

La blonde n'avait rien cramé. Sans mauvais jeu de mots. Le brun se précipita donc dans la cour. Il avait besoin d'un peu d'air frais, en plus de fumer. Sous ses airs de rebelle, il ne se permettrait tout de même pas de fumer à l'intérieur de l'internat. Il avait ses principes, et respectait les narines d’autrui.
Arrivé dehors, il tira le paquet de clopes volé de sa poche et analysa son gain. Une moue s'afficha rapidement sur son visage en remarquant qu'il ne restait plus qu'une seule cigarette. Maigre pitance... Mais son vol avait eu le mérite d'être classe, vu la façon dont il l'avait fait. Piquer des trucs était devenu une habitude pour lui. Pourquoi risquer de parler à la personne et lui demander alors qu'elle pouvait refuser et t'envoyer balader ? Et puis ce n'est pas comme s'il volait aux pauvres, les gens qu'il piquait avaient les moyens de se repayer leur perte. Lukas, lui, n'avait pas vraiment de moyens de se payer des cigarettes. C'est pour cette raison qu'il se retenait la plupart du temps, mais là, il en avait vraiment envie. C'était comme si le paquet l'avait appelé. Qu'il voulait que le garçon le sauve de cette fausse blonde décolorée aux ongles manucurés et à la face peinturlurée de maquillage outrageusement flashy. Il fut tiré de ses pensées par l'exclamation de son prénom, il sursauta et se tourna en balayant l'endroit du regard, à la recherche de la blondasse. Comment avait-elle pu savoir ? se demanda t-il. Le brun cacha instinctivement le paquet derrière son dos. A la place de la gosse de riches blonde, son regard croisa celui d'une fille rousse aux yeux bleus. Il arqua un sourcil, puis jeta un coup d’œil autour de lui. Y'avait-il un autre Lukas dans cet internat ? Sinon, il ne comprenait pas pourquoi cette fille lui adressait la parole.

- O-Oui ? répondit-il en recoiffant, de sa main libre, ses cheveux devant son œil orangé.

La rousse évoqua le projet d'Art. Ah! Elle était donc dans sa classe ? Il n'avait pas vraiment fait attention à tout le monde... A part l'albinos qui était son coloc et qu'il connaissait vaguement. Le garçon fut surpris qu'on lui propose de se mettre avec lui. Surtout que c'était une fille qui le lui demandait ! En temps normal, les gens l'évitaient à cause de son air de "racaille", mais cette fille n'avait pas hésité à l'interpeller et lui proposer un duo. Lukas en vint à la conclusion qu'elle devait avoir une mauvaise vue. Peut-être avait-elle oublié ses lunettes ?

- Ah, euh, je, oui, peut-être bafouilla t-il.

Le brun passa sa main sur sa nuque en regardant le sol. Fallait faire un genre de maquette... Mais il n'était pas vraiment doué pour cela. Il préférait gribouiller ou peinturer une toile.

- T'es sûr que tu veux être avec moi? demanda t-il en relevant son œil bleuté vers ceux de la rousse.

Car il y avait sûrement un choix plus judicieux à faire.

Travailler à plusieurs

La première impression est toujours la bonne ? Pourtant, dans la salle de classe il semblait plus sûr de lui avec ce côté ténébreux.. un moment d'hésitation s'empare de moi et je regarde ses mains qui venaient de réaliser un mouvement rapide dernière son dos comme si il cherchait à cacher quelque chose..
Je mordille nerveusement ma lèvre inférieure, sans le savoir et souris un peu plus en le voyant à la suite hésiter.
C'était plutôt mignon d'ailleurs !

Mais, j'ai depuis toujours cette fâcheuse habitude d'observer les gens sous toutes leurs coutures. Ses yeux verrons.. De combien s'élève la probabilité de trouver une autre personne aux yeux verrons ? Mes yeux doivent presque me trahir à ce moment car je suis terriblement heureuse de trouver une autre personne dotée de cette caractéristique.

" - T'es sûre que tu veux être avec moi ? "

Je lache un petit rire, je me dois de montrer que je suis confiante même si je suis au fond très hésitante, comme toujours, dans ce genre de moment.
Je place mes mains dans ma salopette, le regarde et acquiesce.

- Et d'ailleurs, j'ai quelques idées. Si tu veux, on peut commencer à potasser la dessus.

Ses cheveux aussi, il a l'air d'y tenir terriblement ou alors ce n'était simplement qu'un toc. Oui, un énorme toc car à chaque remarques il "tripote" ses cheveux brun, ce qui me fait alors pensé aux filles qui sortent du coiffeur. Terriblement sexiste cette remarque, n'est-ce pas ?

De mon côté je ne lui faisais pas trop de cadeau. Physiquement je suis comme toujours très androgyne et il est difficile de savoir si je suis un garçon ou une fille sauf : quand je parle, on me fixe un long moment ou qu'on connaisse mon prénom.
Si Lukas ne s'arrête pas à ça, qu'il ne cherche pas, ou en tout cas ne s'arrête pas à ce que je suis, alors je pourrais peut-être envisager de le fréquenter plus souvent et j'ai envie de lui donner cette chance, allons savoir pourquoi.
"Mentalement" je suis peut-être plus simple à lire ou à comprendre bien que je garde et possède toujours une façade joyeuse afin d'éviter tout problème.

Je réfléchis encore un instant puis je commence alors à ouvrir la marche. Peut-être, je dis bien peut-être qu'on pourrait travailler dans une salle ensembles ? Ce serait plus conviviale et confortable..
Sur ces quelques pas qui nous dirigent vers " je ne sais où " je continue ou plutôt, j'ouvre une nouvelle discussion.

- Tes yeux, tu les aimes toi ? Ce n'est pas commun de voir des yeux verrons et les tient.. sont si brillants.
On peut voir l'âme d'une personne à travers ses yeux, dans celle de Lukas j'ai la terrible impression de m'y noyer.. c'est maintenant chose faite.
Je me noie, je veux alors connaitre tout de lui à cet instant précis.

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Une nouvelle tête amicale

Pendant un instant, Lukas cru que la blonde était venue récupérer sa cigarette. Mais cela était impossible vu la façon dont son vol avait été exécuté ! Il avait douté de lui pendant un instant. Soulagé, il souffla doucement par le nez, et en revint à la rousse qui se tenait face à lui. Sa potentielle paire pour le travail d'Art. Le brun détourna quelque peu les yeux après avoir remarqué que sa camarade le fixait avec insistance. Il arqua un sourcil quand elle ricana. Qu'y avait-il de drôle ? Avait-il fait une blague sans s'en rendre compte ? Quelle ironie. Lorsqu'il faisait des blagues, on le regardait bizarrement, mais quand il n'en faisait pas, on riait. Les gens sont étranges. La rousse semblait sûre d'elle. Elle l'informa avoir des idées, et s'il le souhaitait, ils pouvaient commencer à travailler dessus.
Le garçon sortit sa main de derrière son dos, fixa sa clope volée pendant quelques secondes, puis la rangea dans la poche droite de son jean gris et troué. Tant pis, ce sera pour plus tard.

- Euhm, ouais, acquiesça t-il.

A l'instant présent, le cerveau du jeune était un peu vide. Sa créativité était un peu longue à la détente. Il lui fallait souvent quelques jours avant de trouver une idée, après de longues heures de réflexion. Il leur fallait déjà peut-être trouver un thème ?

- Quelles sont tes idées, du coup ? demanda t-il, intrigué.

La rousse avait un air androgyne, mais avec sa voix, Lukas était persuadé que c'en était une. A moins que ce ne soit pas le cas ? Il devait avouer ne jamais avoir rien compris à tous ces genres différents, et à vrai dire, il s'en foutait un peu. Cela l'indifférait. Tant qu'on l'ennuyait pas, tout irait bien. La rousse était vêtue d'une salopette, vêtement peu courant en 2017, mais qui semblait redevenir à la mode avec le temps. Le garçon, quand à lui, était vêtu de l'un de ses fidèles jeans troués, gris pour aujourd'hui, d'un t-shirt de groupe de rock connu dans les années 80, et d'une chemise en jean. Mine de rien, pour un mois de Septembre, il faisait très doux.
Sa camarade ouvrit la marche et Lukas la suivit instinctivement. Ses yeux s'arrondirent suite à sa question. Est-ce qu'il aimait ses yeux ? A cette évocation, il replaça machinalement ses cheveux devant son œil orangé hérité de sa mère. C'était le seul « souvenir » qui lui restait d'elle. Elle qualifia ses yeux de brillants. Il ne savait pas comment le prendre. Lui qui pensait réussir à le cacher correctement avec ses mèches de cheveux, c'était raté (du moins, cela fonctionnait avec son père). Peut-être devrait-il investir dans un cache œil ? Mais la question de la rousse était un peu étrange. Devait-il aimer ses yeux ? Elle avait raison par rapport au fait que cela n'était pas commun, on le lui avait répété toute sa vie. Et puis, pourquoi ce « toi ». Elle n'aimait pas ses yeux ? Pourtant, ils étaient normaux.

- Ouais je sais, c'est « monstrueux », répondit-il avec nonchalance.

Allait-elle se foutre de sa gueule aussi ? Comme le faisait les autres ? Une personne de plus, une personne de moins, il n'était plus à ça près. Il passa une main sur sa nuque tout en continuant de marcher. Il ne savait pas où ils allaient, mais ils y allaient.

- Tu t'appelles comment, au fait ? demanda t-il.

Parce qu'elle connaissait son prénom, mais lui, l'ignorait.

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Je souris inlassablement il faut croire.

Lukas semblait assez distrait avec sa cigarette. Fumer à cet âge n'était pas bon il faut dire mais je ne suis pas en droit ni en mesure de lui faire une quelconque remarque. Apres tout : c'est à lui de décider ce qui est bon pour lui ou non.

Il réplique rapidement à ma seconde phrase tout en me demandant quelles étaient mes idées. Je réfléchis un instant pour ne pas dire de bêtises : en même temps, il faut dire qu'un projet à deux se doit d'être commun. Du coup il faut choisir un thème qui nous plaît à tous les deux.

- J'en ai mais j'aimerais te connaitre un peu plus avant.
Je lache un petit rictus.
- Enfin si ça ne te dérange pas ?
C'est pas commun de demander cela pour un tel projet, mais je suis certaine qu'il faut être deux cerveaux pour donner naissance à quelque chose de plus.. grand !

Pour continuer sur cette voie j'ai donc poser ma fameuse question sur ses yeux. C'était une réaction plutôt normale que j'avais eu le droit car j'avais déjà reçue ce genre de remarques moi aussi. Être considéré comme un monstre juste à cause d'une couleur.. c'est complètement aberrant n'est ce pas ?

- Ce n'est pas le genre d'adjectifs que j'utiliserais. Je dirais plutôt que cela te va bien. Cela te rend unique aussi.. Non ?

C'est le genre de chose que je me dis après une remarque "blessante". Les personnes qui sortent du lot sont des aberrations sauf qu'ici, dans cet internat, nous sommes tous uniques et cela nous rend quelque part plus unis et plus " normaux " à nos yeux.

On arrive prêt d'un bâtiment. Je pense qu'il fait beau dehors et qu'il faut en profiter et qu'il serait dommage de rester dans une salle.. Je me tourne de 3/4 vers Lukas.
- Je m'appelle Cléa. Cléa Mäe.
Je remonte doucement mon sac, me rend compte au passage que je suis légèrement plus grande que lui.. heureusement pour moi je n'ai pas terminé ma croissance et qui sait, je serais toujours plus grande que lui ? Mais cela rend tout de même la scène amusante.. un garçon plus petit qu'une fille ce n'était pas courant.

Je continue alors ensuite par un
- Tu préfères être enfermé dans une salle ou vagabonder dans un parc ? J'ai un peu de matos d'art, on pourra croquer si l'envie te prend.
Comme tout artiste qui se respecte j'ai toujours à porté de main mon matériel de " survie " : stylos, encre, papier et même de l'aquarelle..! En bref je possède un mini-atelier transportable.

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La rousse eut un moment de réflexion avant d'avouer qu'elle préférerait le connaître un peu plus avant. Les joues du garçon rosirent légèrement face à la surprise de cette déclaration. Apprendre à le connaître ? C'était une première, mais cela lui fit étonnement plaisir. Pour une fois que l'on s’intéressait réellement à lui ! Elle lui demanda son avis et il hocha négativement la tête. Pourquoi cela le dérangerait ?

- Que veux-tu savoir ?

Le jeune fut d'autant plus étonné de la réponse de la fille concernant ses yeux. « Monstrueux » n'était pas un terme qu'elle emploierait ? Et elle le complimentait. D'après elle, les yeux vairons lui allaient bien, et ça le rendait unique. Il la fixa pendant quelques secondes, l'air hébété. Décidément, cette fille était pleine de surprises.

- Vraiment ?, demanda t-il avec un faible sourire, C'est la première fois que l'on me dit ça...

Malgré les compliments de la jeune fille, le brun restait un peu sceptique en ce qui concernait la beauté de ses yeux vairons. On l'avait traité d'erreur de la nature pendant 15 ans, ce n'était pas du jour au lendemain qu'il allait les apprécier. D'autant plus qu'il avait hérité d'un des yeux de son géniteur... Un frisson de dégoût le parcourut rien qu'en pensant à cet individu. Il inspira profondément, et expira doucement pour se calmer. Ses pensées n'avaient plus à aller vers lui maintenant qu'il habitait à des milliers de kilomètres. Lukas n'avait plus qu'à l'oublier. Il l'avait rayé de sa vie au moment où il avait décidé de commencer une nouvelle vie dans cet internat. S'il ne l'avait pas fait, il serait peut-être mort à l'heure qu'il est.

- Je ne sais pas si être unique est une qualité en ce monde...

Les personnes différentes étaient facilement exclues, rejetées et maltraitées par les gens « normaux ». Mais qu'était-ce que la normalité, exactement ? Quelque chose de vaste et de définit par des abrutis, très probablement. Lukas sourit faiblement à Cléa (parce qu'il ne sait sourire que de cette façon). C'était donc son prénom. Peu courant et simple à retenir. Il aimait bien. Cléa lui laissa le choix entre aller dans une salle pour travailler, ou aller dans un parc. Le garçon leva les yeux vers le ciel bleu, il y avait quelques nuages blancs et du soleil, l'air était encore doux. Il n'était pas habitué à faire ses devoirs, mais pour une fois, il le fallait.

- Rester dehors me semble une bonne idée, répondit-il.

Et il préférait être dehors. Il faisait beau, autant en profiter.

- Sauf si tu préfères être en intérieur ?

Cléa l'informa également qu'elle avait du matériel d'art s'ils voulaient dessiner. Lui en revanche, n'avait que des crayons à papier, ainsi que des crayons de couleurs. Mais c'était déjà bien, la base, quoi.

- Pourquoi pas

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Un sourire. Je vois un sourire se dessiner sur son visage. Il y a bien quelque chose que j'aime tout particulièrement : c'est voir les gens heureux et souriant.

" C'est la première fois que l'on me dit ça... "
Je réplique presque instantanément, comme si il venait de me lancer " une perche ".

- Il faut un début à tout.
Je suis toujours très contente de dire ce genre de petites phrases. Cela sonne bien, rond et doux presque comme si c'était affectif !

Quelques secondes de calme suffisent pour passer d'un état à l'autre : Lukas commence à passer petit à petit par un autre stade comme si il se trouvait nez à nez confronté a des choses qu'il n'aime pas. Je fronce alors très légèrement les sourcils, le voyant soupirer à son tour.

Le caractère de l'unicité. Une vague notion qui ne sonne pas forcément bien dans la tête de tous. Pourtant, je suis certaine que cela se trouve être quelque chose de bien.

- Nous sommes tous, d'une façon ou d'une autre unique. C'est à nous d'assumer ce caractère et de choisir si oui ou non nous le montrons aux autres. C'est injuste d'imposer ces choix aux autres alors.. Je pense et je me dis toujours que nous sommes les seuls arbitres de ce que nous sommes.
Ce qu'il venait de dire raisonnait au fond d'une personne harcelée. C'était le cas pour moi et certainement pour bien d'autres encore mais je pense que nous avons le droit maintenant à une seconde chance dans cet endroit.
Après tout, nous étions comme tout le monde mais doté d'une certaine sensibilité, de choix et de critères simplement différents.. ?
Je m'égare dans mes pensées comme souvent. Je souris alors.

J'acquiesce alors en bas des marches de l'établissement et recommence à marcher, cette fois si, vers la sortie.
- L'extérieur cela me plait. Je suis une fille de la ville mais je préfère l'odeur de l'extérieur à celle d'une odeur "d'enfermer"
Je mime de façon enfantine les guillemets avec mes doigts et marche doucement. Cela faisait du bien de parler à quelqu'un en toute franchise.. c'était comme déballer son sac bien que je me contiens énormément.

Je laisse alors s'installer le silence, voir si mon interlocuteur voulait lui aussi me poser une question ou bien papoter de tout et de rien.

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Cléa sembla fière de sa réplique «il faut un début à tout», ce qui le fit ricaner.

- C'est vrai

D'après la rousse, tout le monde était unique. Cela ressemblait fortement à la conversation sur la bizarrerie, que Lukas avait eu avec Austin, la dernière fois. Ils devaient assumer le fait d'être différent des autres et faire le choix de le montrer ou non. Dans le cas du brun, il n'avait pas vraiment le choix. Cacher sa différence avec ses mèches de cheveux ne semblait plus tellement fonctionner. Elle trouvait cela injuste d'imposer cette option aux autres.

- Ce que je trouve injuste, c'est d'être mis de côté par les gens « normaux », répondit-il avec sincérité.

Enfin, qu'est ce qu'elle en savait ? Cléa était plutôt normale, selon lui. Les deux jeunes gens étaient avaient descendu les marches des escaliers de l'internat. La rousse disait aimer être dehors malgré le fait d'être une fille de la ville.

- Je suis de la ville aussi

En premier lieu, passer son temps dehors n'était pas le choix du garçon. En effet, mieux valait être loin de la maison quand son géniteur était bourré. De cette façon, il ne pouvait pas s'en prendre à lui. Lukas avait fini par apprécier ses escapades et cela était devenu une habitude.

- Sinon, tu es d'ici ?, demanda t-il, De Grande-Bretagne? précisa t-il.

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J'acquiesce doucement à se mots. C'est vrai qu'être mit de côté par les autres étaient quelque chose de terrible. Je me rappelle encore de ce jour où j'avais fait en sorte de me faire des amis, où du moins d'essayer. C'était un jour banal d'automne quand j'étais en primaire et nous étions dans la cour de récréation en train de prendre l'air. J'avais fait un pas vers les filles et leur avais demandé si je pouvais jouer à chat avec elles. La réponse avait été positive en échange de bonbons.. Au final, je leur avais donné toute ma réserve en échange de ce jeu.. j'avais été touché dès les premières secondes et personne n'était venu me délivrer. Au fond j'avais été très contente d'avoir pu être avec les autres même si je m'étais littéralement faite plumée.

À ce souvenir je fais une petite moue et regarde Lukas. Il semble très distant dans ses mots..

On marche tranquillement, a un rythme plus ou moins soutenu vers le petit parc situé non loin de l'internat.
Il était donc de la ville lui aussi ? Cela nous faisait un point commun. Encore.

Il me pose ensuite une question je regarde mes pieds et le sentier qui se dessine puis me décide à lui répondre du tac au tac
- De Grande-Bretagne dans la banlieue de Londres.. et toi ?

Je lui souris un peu, nous étions partie pour nous parler encore un petit moment de nous, de banalités. Je suis plutôt contente de pouvoir parler avec lui car cela me détend terriblement..

[suite du rp]

» [suite]Travailler à plusieurs - with Lukas WALKER & me
» Cléa Mäe [terminé]
» Lukas WALKER
» Let's eat some junkfood [Alastar, Andrew, Austin & Lukas]